Travailler et entreprendre

Aymeric

On parle souvent de la solitude du dirigeant et le fait de pouvoir se retrouver pendant plusieurs jours ensemble, de parler de ces problématiques qui en réalité sont presque les mêmes globalement pour tous les chefs d'entreprise. Ça permet de partager, d'échanger et de comprendre aussi comment les autres arrivent à s'en sortir. Je m'appelle Emeric Pagé, je suis directeur général de l'entreprise Girole Construction Bois, donc une entreprise de charpente implantée à Barres en Alsace à 30 km de Strasbourg. J'ai arrêté l'école en 3ème, j'ai fait un apprentissage de charpentier. Donc j'avais de très bonnes connaissances dans le métier de charpentier, mais effectivement, dans la gestion d'entreprise, zéro connaissance, zéro formation. Et donc, avec Gregorito et mon associé, on a intégré l'accélérateur construction il y a à peu près 3 ans, qui a donné une autre dimension à l'entreprise, clairement. L'accélérateur a duré environ 15 mois. Nous avons eu une dizaine de séminaires à Paris, dans l'établissement central Supélec, à chaque fois sur des sujets spécifiques à la gestion d'entreprise. La majorité des dirigeants d'entreprises du bâtiment ont certainement un manque de formation en termes de gestion, en termes de management, et on sent qu'il y a un vrai besoin à ce niveau-là. Et pour ça, l'accélérateur est bien calibré, bien adapté à tirer les entreprises de la construction vers le haut.

Amar

Maintenant, Grande-Coucane, c'est comme ma deuxième famille, avec les gens qui travaillent là-bas. Des gens sympas, ils m'ont donné un coup de pouce et l'encouragent quelqu'un pour travailler en fait. Amar. Je m'appelle Amar, je suis ouvrier à la Spite à Porte-les-Valences. J'étais animateur dans les écoles à Marseille. Je suis avec un contrat CDI et tout. Comme mon père a des soucis de santé, j'ai déménagé ici à Valence. Et je ne connais personne. Comme je cherche du travail, il y en a une dame, tu vas aller. Il y en a une grande de Koukan, elle recrète des gens. J'ai posé mon CV. Ils ont un contrat d'insertion de deux ans. Ils m'ont accepté. J'ai travaillé dans le jardin. On a récolté les légumes et tout. C'est biologique en fait, les légumes bio. J'ai conduit le tracteur là-bas aussi. J'ai fait la livraison. Aussi, j'ai fait une formation. dans le bâtiment, comme plomberie, la peinture. J'ai fait une formation chariste. D'ailleurs, actuellement, j'utilise ma formation. C'est de l'avenir, en fait. Grande Koukane, c'est une belle association. Elle encourage les gens. Ils m'ont donné un coup de pouce. Et maintenant, je suis tranquille. Je suis avec un contrat CDI.

Stéphanie,

Le handicap, c'est quelque chose qu'on peut très vite laisser derrière soi, puisque ce qui est important, c'est la personne, c'est les compétences, la motivation qu'elle va mettre au service de son engagement et de la commune qui l'accueille. Je suis Stéphanie Weber, je suis directrice générale des services de la commune de Danjoutin, et je suis également depuis quelques mois la tutrice qui encadre Aurore Lequerré, notre apprentie. Avec Aurore, ça se passe très naturellement. L'âge d'Aurore est surprenant, il est un peu atypique par rapport à un parcours de reconversion puisque à quelques années d'une retraite qu'on peut attendre ou espérer, c'est évidemment plus compliqué de se remettre en cause, de se poser les questions pour changer tout simplement son parcours, mais il n'est en rien un problème. Si Aurore souhaite rester dans notre collectivité jusqu'à son départ en retraite, ça n'est pas différent d'une personne qui a 25 ans. et qui va dire, moi je passe 5 ans dans cette collectivité et après je change. On s'investit avec Aurore pour les années qu'elle souhaite passer avec nous, comme on le ferait avec n'importe quel autre agent.

Orateur #0

Je crois qu'au fond de moi, je voulais être chorégraphe presque même avant de savoir ce que c'était et avant d'être danseur. Je m'appelle Tarek Haïtmedour, j'ai 31 ans. Et en réalité, ce qui m'a amené à la danse, c'est la musique d'une part et le corps en mouvement. Quand quelqu'un se lavait les dents, quand quelqu'un faisait du roller dehors, quand des gens se disputaient, quand des gens riaient. Parce qu'à travers le mouvement, je voulais en réalité parler des émotions. Résister, c'est à la base un rêve que j'ai fait. Et je me suis réveillé l'écriture dictée telle qu'elle, l'idée, la sensation en main. Cinq ans plus tard, la compagnie est née et alors je me lance. Donc grâce à la Caisse des dépôts, entre autres, on a pu créer la pièce dans de bonnes conditions pour pouvoir rémunérer tout le monde. Et au-delà de cette aide financière, c'est un réel encouragement que j'ai eu, un suivi, à me questionner avec bienveillance sur comment j'avais ressenti cette première création. Donc il y a même un espèce de suivi psychologique, social, très humain en vrai, qui va au-delà de l'argent. Et je crois que c'est de ça dont on a réellement besoin, nous les artistes.

Mayanick

De faire ce qu'on aime faire tous les jours, pour moi c'est un besoin aussi important que de manger, boire et dormir. Mayannick. Alors, je suis Mayannick Rémy. Je suis coach en développement personnel et professionnel. J'exerce dans mon cabinet à Réaumur, dans le deuxième arrondissement de Paris. J'ai été pendant 25 ans chef de projet en informatique. Vers la fin de ma carrière, je m'ennuyais énormément. J'ai commencé à trouver des outils de développement personnel, des techniques de thérapie brève. Et quand j'ai vu les effets, je me suis dit, Mayannick, si tu trouves les solutions, ton nouveau métier, ce sera de partager ces solutions avec les autres. Et c'est ce que je fais aujourd'hui. Pour aller à mon cabinet, je passe devant une agence de la D. Eh bien, j'ai ouvert la porte. Je suis allée à l'agence de Montreuil. Moi, ça faisait longtemps, ça faisait peut-être 4-5 ans que mon mari m'en avait parlé, déjà du microcrédit. Et je n'y ai pas pensé tout de suite. Mais on a des ressources internes en France, on a une chance, mais on ne s'imagine pas en fait. Le but de mon accompagnement, c'est de trouver ces ressources internes. Retrouver la confiance en soi, l'estime de soi et l'affirmation de soi. C'est quand les gens osent, ils deviennent plus créatifs. Et ça vraiment, je suis toute contente.

Mathieu

Ce mécénat nous apporte justement une sérénité dans le processus de création. Mathieu. Je m'appelle Mathieu Frano, je suis musicien d'orchestre, d'orchestre classique. Et il y a maintenant 9 ans, j'ai décidé avec un collègue d'orchestre de monter la compagnie des frivolités parisiennes qui défend le répertoire lyrique léger français du fin 19e, début 20e. Le mécénat avec la Caisse des dépôts est vraiment essentiel pour nous. C'est vrai que dans ce milieu-là, on ne sait jamais trop où on va économiquement et ça nous permet justement d'être sûr de là où on va, en tout cas, et de pouvoir créer et d'être libre de créer aussi. Quand on décide de faire un projet, on se transforme concrètement au moins deux ans, voire trois ans après l'idée première. C'est vrai qu'un tel partenariat est essentiel justement pour... pour prévoir au mieux ses projets.