L’habitat partagé inclusif pour les séniors : bien vieillir chez soi, mais pas seul

Date de publication 05 décembre 2025

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Avec le vieillissement de la population, la question du logement des personnes âgées et des personnes en situation de handicap devient un enjeu majeur. Aujourd’hui, deux modèles prédominent : soit les seniors restent seuls chez eux en bénéficiant de services d’aide à domicile, soit ils intègrent des établissements comme les EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), souvent perçus comme impersonnels et peu adaptés à leurs attentes. L'habitat inclusif, inscrit dans la loi ELAN de 2018, émerge comme une alternative précieuse, permettant aux personnes concernées de vivre dans un cadre normalisé, tout en bénéficiant d’un accompagnement sur mesure.

Une demande de logements inclusifs en forte croissance

Le rapport Piveteau-Wolfrom de 2020 estime qu’il faudra créer 140 000 logements inclusifs d’ici 2030 pour répondre aux besoins croissants des seniors. Pourtant, les chiffres actuels montrent que seuls 1 885 projets sont en cours, couvrant 18 070 personnes. Cette lente évolution met en évidence l’urgence d’une mobilisation collective de tous les acteurs du secteur immobilier et social. L’habitat inclusif ne vise pas à remplacer les EHPAD mais à compléter l’offre existante, en proposant des logements à taille humaine, intégrés dans les quartiers et les villes. Il y a une vraie appétence des seniors pour ces solutions, et une demande qui va exploser avec le papy-boom. Une fois ouverts, ces habitats se retrouvent rapidement en liste d’attente, démontrant la nécessité de multiplier ces initiatives.

Un impact social et territorial majeur

Le développement de l’habitat inclusif ne se limite pas à une simple question de logement : il s’agit d’un projet de société. Ces nouvelles formes d’habitat permettent de redynamiser les cœurs de ville, en offrant des solutions adaptées aux seniors au sein même des territoires où ils ont toujours vécu. Ces logements permettent d’éviter que les personnes âgées soient contraintes de quitter leur commune faute d’offre adaptée.

En parallèle, ces habitats contribuent à changer la perception du vieillissement en le rendant plus visible et plus naturel dans le quotidien des générations plus jeunes. Ils facilitent aussi l’engagement de l’ensemble des acteurs locaux – bailleurs sociaux, promoteurs, collectivités – dans un projet qui répond à un besoin humain fondamental : vieillir dignement, entouré et intégré à la société.

Un modèle à généraliser

Si l’habitat inclusif est aujourd’hui encore sous-développé, les signaux sont clairs : la demande est forte, les bénéfices sociaux sont réels et les financements existent. Pour accélérer la transition, il est essentiel que tous les acteurs de la chaîne de valeur – promoteurs, bailleurs sociaux, investisseurs – s’engagent activement dans ces projets.

Cette offre complémentaire aux EHPAD, vise à répondre mieux aux attentes des seniors d’aujourd’hui et de demain. Domani s’impose ainsi comme un modèle innovant, capable d’inspirer un changement profond dans la manière dont nous envisageons le logement des personnes âgées et fragiles en France.

Domani : un acteur clé du développement de l’habitat inclusif

Domani se distingue parmi les structures innovantes en développant des habitats partagés pour seniors, qu'ils soient autonomes ou en perte d’autonomie. Loin des grandes institutions centralisées, Domani favorise des logements à échelle locale, pensés pour s’intégrer dans les quartiers et les petites villes. Ce modèle rappelle l’évolution du commerce de détail : avant, on construisait des hypermarchés massifs, aujourd’hui on privilégie des supérettes de quartier.

Le fonctionnement de Domani repose sur trois grands principes : Un ancrage territorial fort : les logements sont implantés dans des communes de taille moyenne afin d’éviter l’exode des personnes âgées vers des centres urbains plus éloignés ; une intégration sociale renforcée : en vivant dans ces habitats, les seniors restent visibles et actifs au sein de leur quartier, contribuant ainsi à changer le regard sur le vieillissement ; un financement sécurisé : Domani est soutenu par la Caisse des Dépôts, à travers plusieurs leviers.[1]

En septembre 2025, Domani, a renforcé son développement avec le soutien renouvelé de la Banque des Territoires et d’Icade. Cet accompagnement permettra à Domani d’accélérer la création de nouveaux habitats à taille humaine avec l’objectif d’accompagner 1 000 personnes âgées d’ici à 2030, participant ainsi à apporter des solutions face au défi du vieillissement.


 


[1] La Banque des Territoires a co-investi aux côtés d’Urban Odyssey, le start-up studio d’Icade, dans la SAS de l’économie sociale et solidaire de Domani ; CDC Habitat acquiert certains bâtiments de Domani via des fonds dédiés à l’impact social ;  la Banque des Territoires et La Banque Postale assurent le financement et les garanties nécessaires à la pérennité des projets.