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Dossier
Le dérèglement climatique n’est plus une menace lointaine : canicules, inondations, tempêtes, et sécheresses sont devenues monnaie courante. Ses effets sont visibles et il va falloir rapidement les intégrer. Face à cette réalité nouvelle, l’adaptation devient une nécessité.
Ce Grand dossier s’inscrit dans une série consacrée à l’adaptation de notre pays au changement climatique. Dans chacun, un type de territoire considéré comme vulnérable est mis en lumière. L’objectif est double : convaincre de la nécessité pour ces territoires de s’adapter en priorité (avant d’entraîner tous les autres !), et montrer ce que le Groupe met en place pour les accompagner.
L’urgence est là et la prise de conscience aussi : l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée depuis 1850. Si la réduction des émissions de gaz à effet de serre reste fondamentale, les efforts ne suffiront pas à éviter les impacts désormais inévitables du dérèglement climatique. Le temps de l’action est venu pour prendre en compte ses conséquences sur les territoires les plus vulnérables.
Ce changement de paradigme doit nous pousser à nous interroger sur la façon dont nous aménageons, développons les territoires et les activités et dont nous pensons les conditions de vie de nos concitoyens. Cela nous oblige à faire preuve d’innovation, à trouver des solutions au service d’une transition juste. S'adapter devient d'autant plus urgent que l'objectif de l'Accord de Paris de réussir à limiter à +1,5°C le réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle semble de plus en plus impossible à tenir. Malheureusement, la remise en question de cette réalité scientifique par plusieurs pays dans le monde avec, en point d’orgue, le retrait des États-Unis de Donald Trump de l'Accord de Paris, ne va pas dans la bonne direction.
J'ai tendance à être une personne optimiste, mais si on regarde la publication de cette année, tout va dans la mauvaise direction.
Piers Forster
auteur principal de l'étude de juin 2025 publiée dans la revue Earth System Science Data
Avec l’ère industrielle, le monde est progressivement entré dans une période de changement climatique d’origine anthropique, c’est-à-dire engendré par les activités humaines. La progression continue des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère en est la cause directe. Le climat change profondément, avec une augmentation constatée des températures moyennes, une diminution de l’enneigement, une élévation du niveau des mers et des océans, accompagnée d’une hausse de leur température. Le 6e rapport du GIEC rappelle le lien entre la hausse des températures moyennes et celles des événements climatiques extrêmes tels que les vagues de chaleur, les périodes de sécheresse, les pluies torrentielles, les vents violents et les cyclones.
Le volume des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2023 dans le monde a atteint
55 Md de tonnes équivalent CO2
En France, les GES ont atteint 369 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2e) (sources : Global Carbon Project et Citepa)
L’Europe est le continent qui se réchauffe le plus vite, et la France n'est pas épargnée. Selon le bilan climatique mensuel de Météo France, juin 2025 est devenu le deuxième mois de juin le plus chaud dans notre pays depuis le début des mesures en 1900. La température moyenne sur le mois était 3,3°C au-dessus des normales de saison. Cela illustre l'augmentation de la fréquence des fortes chaleurs sous l'effet du réchauffement climatique. L’été a aussi été marqué par une canicule précoce et longue et une sécheresse qui s'est étendue à une grande partie du territoire avec des sols superficiels plus secs que la normale, affectant la végétation, les forêts et l'agriculture.
En raison de sa géographie variée, la France est exposée à tous les risques climatiques : vagues de chaleur, sécheresse, montée du niveau des eaux, inondations, tempêtes, etc. Par conséquent, les risques au niveau social et économique sont démultipliés. C’est pourquoi l’État a choisi de se préparer à un scénario réaliste, c’est-à-dire à une hausse de +4°C pour la France métropolitaine en 2100, à travers la TRACC. Dans cette Trajectoire de Réchauffement de référence pour l’Adaptation au Changement Climatique, les vagues de chaleur pourraient devenir dix fois plus fréquentes d’ici à 2100, avec des impacts à prévoir sur la santé, les écosystèmes marins et terrestres, la production agricole, la gestion de l’eau, la production énergétique, etc. Donner une trajectoire commune, c’est permettre à tous et toutes d’aller dans la même direction et, ainsi, fixer des priorités plus facilement. Plutôt que subir, mieux vaut se préparer.
Les températures ont atteint +1,7 °C en France par rapport à l’ère préindustrielle en 2024, avec une prévision de +2,7 °C à horizon 2050.
Forts de ce constat quelque peu alarmant, faut-il pour autant baisser les bras ? Au contraire, nous devons poursuivre nos efforts pour réduire les gaz à effets de serre et faire de la transformation écologique et énergétique le levier d’une économie plus durable et plus souveraine. L’autre levier d’action consiste à réduire les vulnérabilités, qu’elles soient territoriales ou sociales. Plus nous tardons, plus les conditions de vie et de développement économique seront impactées, et les coûts et impacts seront d’autant plus élevés qu’ils n’auront pas été anticipés.
Le 22 août 2021, la France a promulgué la loi Climat et résilience, à l'issue de la Convention citoyenne pour le climat. Ses préconisations s’attaquent au quotidien, à notre manière de consommer, de produire, de nous déplacer, de nous loger, de nous nourrir, etc. Pour coordonner les actions d’adaptation sur le territoire, la France a lancé un Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3).
Selon le GIEC, l'adaptation au changement climatique est définie comme « la démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Celle-ci vise à modérer les dommages ou à exploiter les bénéfices potentiels du changement climatique. » C’est anticiper pour réduire les risques et saisir les opportunités.
L’adaptation permet d’organiser les territoires et les activités pour faire face à ses conséquences. L’atténuation vise quant à elle à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le changement climatique. L’atténuation et l’adaptation constituent deux piliers complémentaires.
Crédit © TILT, le média de sensibilisation de l’AFD
Attendre pour adapter le territoire, c’est prendre le risque de payer plus tard, financièrement parlant bien sûr, mais aussi en vies humaines. Les Français ont majoritairement pris conscience de l’urgence d’agir, les impacts du changement climatique étant désormais à nos portes… La nécessité de s’emparer de la problématique de l’adaptation a émergé après l’été 2022, marqué par des vagues de chaleur, les incendies dans les Landes et en Bretagne, ainsi qu'une sécheresse particulièrement vive. Depuis, chaque saison apporte son lot de catastrophes…
4/10 Français s’inquiètent des sécheresses et du manque d’eau, avant les risques d’inondations et les canicules.
(Étude Toluna Harris Interactive réalisée en ligne du 20 décembre 2024 au 7 janvier 2025 pour l’Institut Paul Delouvrier)
L’adhésion des citoyens est d’autant plus importante que nombre de mesures susceptibles d’être mises en œuvre pour répondre aux effets du réchauffement climatique vont modifier leurs conditions de vie, dans leurs aspects les plus essentiels : l’alimentation, le logement, les transports, les loisirs, etc. L’adaptation comporte donc un enjeu démocratique pour que chacun dispose des moyens d’anticiper, peu importe sa situation géographique ou sociale. Il est crucial que personne ne soit laissé de côté, où qu’il ou elle vive.
D’autant que les sinistres climatiques coûtent de plus en plus cher. La facture des réparations devrait d’ailleurs doubler d’ici à 2050.
De 74 Md€ cumulés entre 1988 et 2019 … à 143 Md€ attendus entre 2020 et 2050 (France Assureurs 2021)
Il faut garder en tête que l’adaptation réactive, après une crise par exemple, coûte plus cher que si une trajectoire plus large est envisagée et provisionnée. En effet, investir dans des infrastructures et des solutions adaptées reste moins coûteux que la mise en place d’actions post-crise.
Même avec une trajectoire précise, il est difficile d’évaluer le coût de l’adaptation. En 2024, les experts de l’Institut de l’économie pour le climat I4CE s'étaient prêtés à l’exercice et estimaient qu’adapter l’économie nationale au changement climatique pourrait coûter entre 5 et 20 Md€ par an d’ici 2050 uniquement dans les secteurs du bâtiment, des transports routiers et ferroviaires et de l’agriculture (rapport 2024). Les estimations sur ces trois secteurs dépendent cependant de beaucoup de facteurs…
L'adaptation ne se limite pas aux seules infrastructures. Elle suppose une réflexion sur des mesures organisationnelles comme par exemple, des horaires décalés d’ouverture des bureaux l’été ou la relocalisation temporaire de services dans des bâtiments moins exposés à la chaleur. Il n'y a pas de solution universelle. Il faut évaluer les risques pour chaque territoire.
Vivian Dépoues
responsable thématique adaptation au changement climatique à l’I4CE
On le sait désormais : le risque a changé d’échelle et plus aucun territoire n’est à l’abri de phénomènes météorologiques, qu’ils soient progressifs ou qu’ils s’expriment dans des phases d’intensité extrêmes.
5Md€
C'est le ce coût des catastrophes climatiques pour les assureurs en France en 2024. (France Assureurs)
D’ici à 2050 et au-delà, le changement climatique aggravera encore davantage les aléas. De fait, l’évolution du climat réinterroge les leviers de création de valeur, la robustesse des modèles économiques et, par conséquent, la soutenabilité assurantielle de notre modèle d’aménagement des territoires. L’augmentation à prévoir de la sinistralité sera d’autant plus importante que le niveau de réchauffement sera élevé. L’écart entre pertes et couverture assurantielle aura d’ailleurs certainement tendance à s’accentuer.
Tous les territoires ne sont pas exposés de manière homogène aux aléas naturels. De plus, tous les aléas ne connaîtront pas une évolution comparable en termes de fréquence, d’intensité et de durée. Les risques naturels dépendent non seulement du climat et de son évolution, mais aussi de l’exposition et de la vulnérabilité des populations, des biens, des activités et des écosystèmes aux catastrophes naturelles, de la capacité à prévenir et à se protéger ainsi que des moyens déployés pour la prévention et l’adaptation.
Dans ce contexte, le secteur de l’assurance, qui permet la protection financière des activités humaines, des biens et des personnes, est un révélateur des défis auxquels nous faisons face. L’assurabilité va devenir un critère essentiel dans le développement des territoires, tant elle constitue un prérequis essentiel au développement des territoires.
Le système assurantiel va donc devoir s’adapter, lui aussi. Comment protéger l'ensemble des territoires quand le coût des sinistres menace d’atteindre des sommets vertigineux ? La prévention va jouer un rôle clé, comme le souligne le rapport de mission Langreney, remis au gouvernement en 2024, qui propose de construire le système assuranciel de demain.
En plus des risques climatiques, les risques économiques et numériques complètent l’équation dans un monde de plus en plus exposé de toutes parts.
Les assureurs ne pourront agir seuls, les solutions seront à trouver dans les collaborations. Les acteurs privés et publics (collectivités, assureurs, entreprises, banques…) doivent désormais se demander comment travailler ensemble pour prévenir les risques et renforcer la résilience des territoires. Comment innover afin de générer de nouvelles perspectives de création de valeur ?
Notre pays se trouve face à des choix très structurants pour son avenir. La stratégie d’adaptation est connue mais sa mise en oeuvre est complexe. La Caisse des Dépôts, avec ses filiales, ses partenaires et ses participations stratégiques, accompagne les territoires dans cette transition. C’est l'un des défis les plus complexes de notre époque : il s’agit à la fois de préparer l'avenir du pays, de renouveler les économies locales, de protéger des vies humaines, tout en composant avec un environnement vivant.
L’action de la Caisse des Dépôts s’articule autour de trois leviers principaux : l’aide à la décision, le financement en prêts et la consignation.
Notre rôle est d’être à leurs côtés pour mieux armer les territoires face aux évènements climatiques et les préparer dès maintenant aux réalités de demain.
Antoine Saintoyant
directeur de la Banque des Territoires
Ainsi, la Banque des Territoires contribue à accompagner les acteurs territoriaux dans la définition de leur trajectoire d’adaptation, l’aide à la décision et la priorisation des projets avec des moyens dédiés à l’expertise et au financement d’ingénierie territoriale. En financement, elle a aménagé sa gamme de prêts pour pouvoir financer des solutions d’adaptation des territoires, avec une capacité de mobilisation de 1 Md€ en prêts, notamment sur Fonds d’épargne. Enfin, le recours à la consignation environnementale permet de sécuriser les projets sensibles tels que les expropriations, les obligations de démolition, etc.
Ce mode d’action implique d’intégrer à tous les projets de développement territorial financés la prise en compte du vivant avec la sobriété foncière, la restauration de la biodiversité, l’utilisation durable des ressources naturelles, la transition vers une économie circulaire et la lutte contre la pollution. Cela nécessite une action forte et coordonnée.
Il est primordial de soutenir les acteurs territoriaux dans la gestion des défis sur le moyen/ long terme. Les élus ont des choix politiques forts à faire. L’adaptation consiste ainsi à concevoir avec eux les projets territoriaux différemment. Cela suppose de prévenir les risques, de s’y préparer et dans certains cas, en ultime solution, d’abandonner certains projets. La difficulté réside aujourd’hui dans le fait que la situation est inédite, d’où l’importance de proposer un accompagnement performant aux collectivités.
Pour en savoir plus sur la redirection stratégique des projets, lisez la série d'articles du Blog consacrés au sujet.
Selon sa feuille de route pour 2024 à 2028, le groupe Caisse des Dépôts mobilise
100 Md€
pour accélérer la transformation écologique du pays.
dans une vision qui allie décision immédiate et actions structurantes à moyen/ long terme. Il est fortement engagé dans une stratégie globale d’adaptation des territoires les plus vulnérables aux conséquences du réchauffement climatique.
La Caisse des Dépôts agit avec constance dans un monde qui bouge beaucoup, indépendamment des soubresauts politiques et géopolitiques.
Jean-René Cazeneuve
président de la Commission de surveillance de la CDC (juin 2025)
La transformation écologique des territoires est d’ailleurs un des piliers du plan stratégique de la Banque des Territoires, défini à l’horizon 2028. Pour cela, elle mobilise plus d’1 milliard d’euros sur cinq ans pour accélérer l’adaptation des territoires les plus vulnérables, renforçant ainsi sa contribution au PNACC-3. Ce plan constitue l’axe structurant qui vise à intégrer les enjeux d’adaptation dans l’ensemble des politiques publiques (santé, économie, agriculture, urbanisme, etc.).
Sur le plan national, le Fonds Vert et le Fonds Barnier sont deux outils essentiels pour financer l’adaptation et permettre aux collectivités de réagir face aux crises climatiques. Le Fonds Barnier finance les investissements de prévention des inondations, principalement dans les territoires couverts par un PPRi. Le Fonds Vert peut intervenir en complément. Ils sont cependant aujourd’hui jugés insuffisants par rapport à l’ampleur des besoins.
En effet, il ne s'agit plus seulement de faire plus d’investissements mais d’investir différemment. Il faut désormais considérer le besoin d’adaptation comme une opportunité de développer l’attractivité des territoires à travers les co-bénéfices que peut amener la transition écologique et énergétique, notamment les opportunités d’améliorer la santé et le bien-être des populations, une meilleure gestion des réserves d’eau, le développement de l’agroécologie, etc.
Crédit © Vera Kuttelvaserova / Adobe stock
La Banque des Territoire est fortement exposée aux risques physiques, du fait notamment de l’impact du changement climatique sur le territoire français et de la maturité moyenne élevée des portefeuilles de prêts. On estime ainsi qu’environ 30 % de notre portefeuille de prêts présente une exposition élevée ou très élevée à la matérialisation d’au moins un aléa aigu.
Thomas Nicolas de Lamballerie
responsable du service des risques climatiques à la direction des risques du Groupe
Un risque est la convergence de trois éléments : l'aléa (dans le cas des risques physiques climatiques, il peut être chronique – hausse des températures, ou aigu – inondations, vagues de chaleur, sécheresse, etc.), l'exposition, c’est-à-dire la présence de populations humaines, d'infrastructures et d'écosystèmes à l’endroit où l’aléa survient, et la vulnérabilité, dépendant des caractéristiques propres à chaque activité. Comme nous l’avons vu précédemment, les risques climatiques sont nombreux. L’objectif est désormais de « vivre avec le risque » et de le combattre frontalement.
Tout le Groupe est concerné par le « réflexe adaptation », parce que le réchauffement climatique peut avoir des conséquences sur toutes nos activités. C’est évident dans l’immobilier et les infrastructures, qui peuvent subir des dommages, cesser momentanément de fonctionner, devoir être réparés. Mais l’adaptation concerne aussi nos activités financières, investissement et financement. Dans le cas d’un prêt, des dommages importants peuvent réduire la capacité de l’emprunteur à rembourser. Nos gestionnaires d’actifs et nos banquiers ont donc tout intérêt à pousser leurs contreparties à s’adapter.
Maria Scolan
référente « adaptation au changement climatique » du groupe Caisse des Dépôts
Plusieurs filiales et participations stratégiques du groupe Caisse des Dépôts, telles qu’Icade, CDC Habitat ou Egis, se sont engagées à généraliser des démarches d’adaptation de qualité. Plus généralement, le Groupe a adopté une politique climat adaptation dont le premier objectif est de réduire les risques croissants liés aux impacts du changement climatique qui pèsent sur l'ensemble de ses activités.
Cela requiert au préalable une estimation des risques physiques. Une fois les risques identifiés, des mesures d’adaptation peuvent être prises pour les réduire et pour adapter les actifs aux conditions climatiques futures.
En tant qu’institution financière, le groupe Caisse des Dépôts est par ailleurs soumis à la réglementation bancaire qui, dans une logique de stabilité financière (les risques climatiques pouvant entrainer des pertes financières substantielles), demande aux établissements de mesurer les risques climatiques de leurs portefeuilles.
Pour servir à la fois la politique d'adaptation du Groupe et répondre à ces obligations, la direction des risques de la Caisse des Dépôts et la direction des finances et de la politique durable ont développé un outil de cotation des risques climatiques. Cet outil permet de donner une première estimation des risques physiques climatiques pour tout financement ou investissement. Il est ainsi possible de savoir à quels aléas climatiques (vagues de chaleur, incendies, inondations etc.), tel ou tel client et ses projets seront exposés dans les années à venir. L’outil de diagnostic des risques est fourni sur demande à toutes les entités du Groupe CDC. Et il est très simple d’utilisation : avec la commune d’implantation d’un actif, le secteur d'activité du client et un horizon de temps, on peut établir un premier diagnostic. La projection des risques est faite jusqu'à l'horizon 2100. Les organismes de logement sociaux partenaires utilisent déjà cet outil (parfois sans le savoir !), intégré dans le logiciel PrioRéno.
L’outil de cotation des risques climatiques permet d’éclairer la décision des comités pour l’octroi d’un financement ou d’un investissement, ce qui se révèle très utile notamment pour les métiers de la Banque des Territoires, des gestions d’actifs et de la gestion des participations stratégiques.
Les impacts du changement climatique ont en effet une forte composante territoriale, ce qui implique des réponses spécifiques. Selon les scientifiques, le réchauffement climatique est par exemple plus important dans les zones de montagne qu’en plaine. Un écart Sud-Est / Nord-Ouest est également observé, et devrait être de plus en plus marqué dans le temps. La situation de chaque territoire d’Outre-mer est également spécifique. Dans plusieurs territoires, des risques de nature différente peuvent même se combiner. Alors comment y faire face ?
Pour agir, il faut bien connaître ses vulnérabilités. Des outils comme la démarche TACCT (pour « trajectoire d’adaptation au changement climatique des territoires ») de l’Ademe aident les collectivités à identifier leurs points faibles et à construire une stratégie sur mesure.
Le changement climatique est désormais une réalité qui bouleverse nos territoires et exige de repenser nos modèles de gestion à plusieurs égards : aménagement du territoire, développement économique, politiques publiques, urbanisme, etc. Les territoires doivent dès aujourd’hui anticiper leurs besoins en infrastructures, bâtiments et investissements plus résilients. Pour y parvenir, ils peuvent s’appuyer sur la Banque des Territoires pour prioriser, planifier et structurer leurs plans et projets d’adaptation au changement climatique.
En complément des actions d’atténuation déjà mises en place par le groupe Caisse des Dépôts, la Banque des Territoires, par ses investissements et ses prêts, tente de réduire au maximum les risques d’inégalités territoriales induites pas les conséquences du changement climatique. Pour cela, elle adapte sa réponse aux besoins spécifiques de quatre territoires vulnérables identifiés.
Face à l'urgence climatique, l'adaptation n'est plus une option. Les impacts économiques, sociaux et environnementaux des phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus lourds sur notre territoire, en métropole comme en Outre-mer. En mobilisant des financements, en développant des outils d'analyse des risques et en accompagnant les territoires, le Groupe contribue à bâtir une résilience collective. Mais l'effort doit être partagé : États, collectivités, entreprises et citoyens doivent unir leurs forces pour protéger l’économie et les territoires à toutes les échelles d’action, et peut-être transformer les vulnérabilités en opportunités. L'adaptation climatique n'est pas seulement une question de survie, c’est un enjeu de qualité de développement économique et territorial. En agissant dès aujourd'hui, nous pouvons non seulement limiter les coûts futurs, mais aussi créer des territoires plus robustes, plus sains, plus attractifs, et plus équitables.
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