Les praticiens hospitaliers (PH)[1] agents du secteur public n’ayant pas le statut de fonctionnaire, relèvent pour leurs droits à retraite du régime général pour la pension de base, et de l’Ircantec pour la part complémentaire. À la différence de la majeure partie des affiliés de ce dernier régime, pour une partie d’entre eux, ils y cotisent toute leur carrière (pour une présentation des emplois et des employeurs de la fonction publique hospitalière titulaire et contractuelle cf. La fonction publique hospitalière en 2019 : combien d’employeurs et d’agents ?)

Entre 2010 et 2019, le nombre de PH est passé de 85 700 à 97 400, soit une hausse de +13,6 %. Il représente 16,4 % de l’ensemble des cotisants hospitaliers de l’Ircantec en 2019.

La population des PH se féminise (graphique 1), avec une proportion de femmes qui est passée de 44,6 % en 2010 à 51,4 % en 2019. Le nombre de femmes a en effet progressé de +31 % sur la période alors que celui des hommes a stagné. Les femmes sont aujourd’hui très nettement majoritaires parmi les praticiens hospitaliers de moins de 50 ans : recrutées principalement en début de carrière, elles ont contribué au rajeunissement de la population des PH observé depuis 2014 (graphique 2). L’âge moyen des PH s’établit à 46,2 ans en 2019 (43,8 ans pour les femmes et 48,8 ans pour les hommes). Il reste supérieur de 11 ans à celui de l’ensemble des cotisants hospitaliers de l’Ircantec, population qui regroupe notamment les étudiants internes et externes.

Les PH regroupent plusieurs statuts d’exercice médical distincts, le principal étant celui de PH à temps plein (40 % de l’ensemble des PH). Ce statut se développe depuis 2011, tout comme celui de praticien contractuel et celui d’assistant des hôpitaux. En revanche l’activité de praticien attaché semble perdre de son attractivité.

Les cotisations des PH, en progression de 70 % depuis 2010, atteignent 713 M€ en 2019 et représentent 60 % de l’ensemble des cotisations versées par les employeurs hospitaliers à l’Ircantec (1 192 M€). En 2019, les PH à temps plein versent 68 % de ces cotisations PH tous statuts confondus. Le groupe des praticiens contractuels est le second en termes d’effectifs déclarés et d’importance financière (20 % des effectifs des PH et 14 % des cotisations qu’ils versent).

Les assiettes sur lesquelles sont assises les cotisations retraites sont en moyenne assez disparates selon le statut, car elles résultent notamment de taux d’activité très différents entre ces statuts. Globalement, l’assiette de cotisation moyenne progresse jusqu’à 57 ans (78 800 € annuel), puis décroît avec la baisse d’activité en fin de carrière.

 

Une population qui se féminise…

Graphique 1. Effectifs des praticiens hospitaliers en fonction du genre et part des femmes

 

…et qui a rajeuni depuis 2014.

Graphique 2. Évolution de l’âge moyen des PH en fonction du genre

 

Aller plus loin

Retrouver le document complet « Les praticiens hospitaliers : quelles évolutions depuis 2010 ? » dans Question Politiques Sociales - Les brèves n°5 ainsi que les données des tableaux et graphiques. QPS – Les brèves est une publication de la direction des politiques sociales (DPS) de la Caisse des Dépôts. Ce format condensé propose des éclairages statistiques sur des sujets liés aux missions de la DPS, accompagnés d’un bref commentaire. Elle est complétée par QPS – Les études qui a vocation à faire connaître les résultats des travaux d’études dans les domaines de la retraite, de la protection sociale et de la formation professionnelle, et par QPS - Les cahiers qui est une série de documents de travail diffusant des études approfondies.

 

 

[1] A noter que les professeurs et maîtres de conférences des universités - praticiens hospitaliers (PU-PH et MCU-PH) sont fonctionnaires de l’État du fait de leurs activités d'enseignement et relèvent ainsi du service des retraites de l’État (SRE) et du régime de retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP).