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article CD'enjeux 30 mai. 2023

L'impact positif des résidences sociales sur leur territoire

Afin de lever les appréhensions des élus et de casser les idées reçues sur les résidences sociales, une enquête démontre les vertus de ces dispositifs, avec à la clé une création de valeur significative.

Menée en 2022, l’étude « Enquête sur l’impact économique et social des résidences sociales »[1] avait pour premier enjeu de dresser un diagnostic quant à la demande pour cette forme de logement bien spécifique face à une offre insuffisante. L’autre enjeu de l’étude était de « lever les appréhensions des acteurs locaux pour renforcer le développement des résidences sociales », conformément à l’axe 3 de la feuille de route émise par le ministère chargé du Logement. 

« Les résidences sociales souffrent d’une image négative auprès des élus, héritée des foyers. Alors que certaines communes n’atteignent pas toujours leurs quotas SRU, le développement de nouvelles résidences se heurte à ce stigmate.» selon Vincent Horvilleur.

Les personnes logées en résidence sociale présentent des profils variés : jeunes travailleurs, travailleurs précaires ou saisonniers, personnes en mobilité professionnelle, familles monoparentales et autres personnes vulnérables... Des publics qui bénéficient, en plus d’un logement autonome, d’un accompagnement adapté à leurs besoins : aide à la recherche d’emploi, insertion sociale, démarches administratives, accès à la culture. Pour cela, bien que leurs logements soient individuels, les résidences sont pourvues d’espaces collectifs dédiés aux activités de gestion locative sociale, à l’accueil d’associations ou encore à l’organisation de repas collectifs ou d’activités culturelles.

Six résidences sociales observées sur le territoire

L’enquête démontre que contrairement aux idées reçues, les résidences sociales n’engendrent pas de nuisances, bien au contraire : elles produisent des impacts positifs pour les résidents, le territoire, et les entreprises. Particulièrement souples en tant qu’outil de politique du logement, elles sont de plus créatrices de valeur pour les villes. Leur étude se base sur l’observation de six résidences de tailles différentes (entre 20 et 200 logements), situées dans tout type de milieu (urbain, périurbain, rural) et implantées dans des zones où le marché du logement est plus ou moins tendu. Les communes concernées sont : Chaville (Hauts-de-Seine), Gonesse (Val-d’Oise), Vallet (Loire-Atlantique), Pessac (Gironde), Cannes (Alpes-Maritimes) et Roubaix (Nord).

En termes de retombées économiques, il apparait que les résidences sociales occasionnent, pour chaque euro investi dans la construction, 1,60 euro de retombées économiques, et jusqu’à 5,60 euros de retombées supplémentaires, chaque année de fonctionnement. Ces impacts économiques correspondent notamment aux retombées pour les fournisseurs des résidences – souvent issues du territoire – , mais aussi aux dépenses de consommation des personnes logées. «Les résidents consomment beaucoup de façon locale, car ils sont moins motorisés ou leurs horaires de travail souvent décalés ne leur permettent pas de se rendre dans des lieux de consommation trop éloignés.»

Une bonne intégration dans le tissu et le paysage urbain

Dans le cas de certaines zones touristiques où les saisonniers ont de plus en plus de mal à se loger, l’avantage est évident, comme à Cannes, où la résidence sociale évite du temps de transports à ses occupants, ainsi que des risques liés à de trop longs déplacements. Autre exemple vertueux observés à Vallet ou Chaville : les élus ont constaté la très bonne intégration de la résidence sociale dans le tissu et le paysage urbain. Ce constat peut être notamment imputé aux efforts architecturaux significatifs et au bon entretien dont bénéficient ces bâtiments.

Par ailleurs, la notion même de logement temporaire permet une fluidité des parcours résidentiels : pour 100 personnes qui bénéficient de ces structures, 27 en sortent pour un logement dans le parc privé, 30 dans le parc social, et 15 dans une autre structure de logement accompagné. « Les personnes restent en général jusqu’à deux ans en résidence sociale ; l’accompagnement est justement là pour permettre aux résidents de trouver un logement pérenne. Le parcours résidentiel est travaillé dès l’arrivée des occupants».

Enfin, l'étude souligne les nombreuses formes de résidences sociales qui permettent ainsi aux élus de répondre aux besoins spécifiques de leur territoire.

Notes

[1] Etude « Enquête sur l’impact économique et social des résidences sociales » menée par la SCET et Aatiko pour le compte de l’Union professionnelle du logement accompagné (Unafo) et de la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal) – Vincent Horvilleur, consultant senior pour la SCET et Tristan Canat, manager chez Aatiko.

Pour allez plus loin

Enquête sur l’impact économique et social des résidences sociales