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étude CD'enjeux 10 jan. 2023

L’ingénierie territoriale, une aubaine pour les territoires

Annoncé en septembre 2020 par le gouvernement, le Plan de relance a fléché 10 milliards d’euros vers le soutien aux projets territoriaux, dont une grande partie à travers l’action de la Banque des Territoire s. Mais si l’impact supplémentaire cumulé sur dix ans est estimé à 20 milliards d’euros, les départements peinent pourtant à s’en saisir. Quatre idées pour renforcer la capacité des territoires à réussir leurs projets de développement grâce à l’ingénierie territoriale, et à contribuer ainsi à la dynamique économique française.

La disponibilité des compétences, un enjeu critique

© SCET

10 Milliards d’euros ciblant le développement des territoires : en dépit de ce volume de financement considérable, outre les déséquilibres structurels de la géographie économique, c’est principalement le manque de ressources humaines qui freine les dynamiques territoriales, et nuit à la vitesse de mobilisation du plan de relance (dont seulement un tiers a été, à date, décaissé).

Aménagement, logement, zones d’activité du futur, immobilier d’entreprise nouvelle génération, transition environnementale, nouvelles mobilités, revitalisation des centres-villes, … face à des enjeux et des projets à la complexité croissante, le capital humain requis se doit d’être de plus en plus qualifié pour mener des projets de plus en plus complexes. Or, celui-ci se concentre principalement dans les zones métropolitaines.

Carte 1. La disponibilité des compétences, une nouvelle diagonale du vide

 

Sources : SCET, Banque des Territoires

Afin de répondre à cette pénurie de main d’œuvre qualifiée, l’une des clés consiste à mobiliser des experts issus de cabinets de conseils spécialisés, par intermittence. Fort d’une expérience d’accompagnement de plus de 400 collectivités locales, le groupe SCET constate un double effet de cet appui d’ingénierie temporaire : un impact positif d’accélération et de sécurisation des projets ainsi qu’une amélioration qualitative au niveau de leur conception même. En outre, une augmentation des retombées économiques de l’ordre de 50% en moyenne. 

Quatre idées pour renforcer la disponibilité et la qualité des ressources humaines au service de l’ingénierie territoriale

Afin de renforcer de manière profonde la capacité des territoires dans la réussite de leurs projets de développement, quatre leviers ont été identifiés :

  1. Systématiser les poches de financement de l’ingénierie amont

L’approche la plus simple consiste à sécuriser des financements en ingénierie amont de manière systématique dans les enveloppes consacrées au financement public de projets. L’étude menée par la SCET montre que les montants engagés représentent moins de 0,8 % des financements totaux, avec un effet de levier significatif.

  1. Financer des équipes mutualisées de capacités mutualisées

Le secteur public a démontré depuis longtemps la force de dispositifs agiles permettant de mettre en commun des ressources humaines significatives pour répondre à des besoins foisonnés sur le plan territorial mais de nature similaire. L’intérêt est réel en termes de performance, en permettant de mobiliser des chefs de projets à une quotité de temps de travail exactement adaptée aux besoins d’un projet donné, avec une certaine flexibilité.

  1. Mobiliser des ressources humaines publiques au-delà des territoires

L’Etat, les grandes métropoles, certains grands opérateurs publics disposent de ressources humaines de très grande qualité en nombre significatif. À la condition d’organiser des approches structurées en termes de montée en compétences sur des dimensions plus techniques, mobiliser des experts de la gestion des affaires publique, souvent avec une formation de généralistes de très haut niveau pourrait constituer une réponse au-delà du recours à des prestataires de marché. Cette flexibilité au service de projets stratégiques, l’Etat a démontré sa capacité à l’opérer en situation de crise, notamment pendant l’épidémie de Covid-19 en faveur des territoires ultramarins.

  1. Former les agents des collectivités et animer les réseaux territoriaux

Si dans un contexte marqué par de fortes mutations de l’action publique territoriale, sommée d’intégrer les enjeux de la digitalisation, de désiloter les domaines d’intervention par des approches transversales et systémiques, … les grandes collectivités locales disposent d’une ressource humaine hautement qualifiée pour mener à bien des enjeux, il est possible d’accompagner d’autres territoires moins favorisés dans une logique de professionnalisation sur l’ingénierie amont, avec deux grands leviers:

  • La formation aux dimensions moins maîtrisées, notamment autour de la gestion de projets complexes,
  •  La constitution et l’animation de réseaux et de communautés de praticiens, permettant de diffuser les bonnes, et de mettre à disposition des boites à outils et les méthodologies pertinentes

Pour aller plus loin :


 

 

Retrouvez le livre blanc de la SCET: L’ingénierie territoriale - Une aubaine pour les territoires (et pour la France !)