Dossier

Réinventer la ville pour y vivre mieux

Alors que la température grimpe, la ville paraît se ramollir : la vie s’y déroule comme au ralenti. Le réchauffement climatique entraîne dans les villes des vagues de chaleur de plus en plus intenses et fréquentes.

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Le tour de la question

Ceux qui l’ont vécue ne l’ont pas oubliée : à l’été 2003, une canicule exceptionnelle avait engendré près de 15 000 décès en France. La vague de chaleur, comme la France n’en avait pas vécu depuis plus d’un demi-siècle, s’était accompagnée d’une importante pollution à l’ozone. La surmortalité a touché l’ensemble du pays, mais les villes et leurs périphéries ont été plus concernées que des zones plus rurales. Les principales victimes ont été les personnes âgées, et celles souffrant d’un handicap physique ou mental : en somme, des personnes déjà vulnérables ou peu autonomes. 

Deux décennies plus tard, le phénomène s’est multiplié et où que l’on se trouve en France, il est difficile d’échapper à un voire plusieurs épisodes caniculaires chaque été : l’année 2022 a enregistré 10 mois plus chauds que la normale (sauf janvier et avril). Au total, 39 départements avaient été concernés par des restrictions d’eau et 75 avaient été en situation de crise sécheresse. Surtout, plus de 2 800 décès supplémentaires ont été enregistrés à cette période, imputables aux périodes de canicules, d’après Santé publique France. D’où le besoin d’atténuer ce phénomène en faisant baisser nos émissions de CO2, et de s’adapter partout, au plus vite !

 

Protéger les plus vulnérables

Les phénomènes météorologiques extrêmes dus au changement climatique touchent l’ensemble de la population, mais les plus à risque que sont les enfants, les personnes âgées et les SDF, sont particulièrement vulnérables. Ils sont sujets à un risque de mortalité plus élevé mais aussi, dans le cas des vagues de chaleur notamment, à des malaises dus à une déshydratation. Des effets indirects peuvent également subvenir, comme l’augmentation des maladies respiratoires ou cardio-vasculaires liées à la pollution atmosphérique.

Mis en place en réaction par les autorités, le Plan national canicule impose notamment aux Ehpad la mise en œuvre de systèmes de rafraîchissement (climatisation, brumisateurs…). Des arrêtés préfectoraux peuvent prévoir des mesures supplémentaires en fonction des niveaux de vigilance et des départements. 

Selon Météo France, dans une France à +2,7° en 2050, les vagues de chaleur seront observées de plus en plus tôt, à partir de mi-juin et pourront durer jusqu’à mi-septembre, empiétant donc largement sur le temps scolaire. « Les maîtres d’ouvrage sont confrontés à un double défi : à la fois agir en urgence pour répondre aux situations les plus préoccupantes, mais aussi réfléchir et mettre en place une stratégie d’action sur l’ensemble de leur parc scolaire, intégrant la rénovation globale et complète des écoles », observe le Cerema – Centre d’étude et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement.

Les écoles aussi doivent s’adapter pour protéger les enfants – dont l’équilibre thermique est différent de celui des adultes, les rendant plus sensibles aux fortes chaleurs.

 

Le programme Edurénov de la Banque des Territoires permet une amélioration du bâti scolaire public au cas par cas, et en toutes saisons. Lancé en 2023, il a déjà bénéficié, deux ans après sa mise en place, à plus de 5000 établissements scolaires, soit la moitié de l'objectif de 10 000 rénovations fixé à l'horizon 2027.

 

Deux ouvriers portent une partie d'une façade d'école soulevée par une grue, sous le regard d'un troisième homme posté sur le toit de l'école.

Crédit © Clément Bisiaux

A Lille, le groupe scolaire Roger Salengro, construit il y a 70 ans, se refait une santé via la méthode « Energie sprong », mettant en œuvre l’isolation thermique par l’extérieur afin de réduire de 80% les consommations énergétiques des bâtiments.

Un enfant lit un livre au bord de la fenêtre, dans une salle de classe récemment rénovée.

Crédit © Louis Duboys

Les 20% restants sont alimentés par le réseau de chaleur urbain et des panneaux photovoltaïques. Cet investissement de 14 millions d’euros a bénéficié d’un prêt de la Banque des Territoires de 6 millions d’euros indexé sur le Livret A à 0,40% sur 25 ans.

L’adaptation peut passer en partie par la végétalisation des cours d'écoles, en éliminant au maximum le bitume pour faire baisser la température dans la cour. Et, bien sûr, par la rénovation énergétique des bâtiments, qui améliore le confort des enfants et du personnel, et peut même générer des économies d’énergie
 

Des solutions dans l’espace public

Pour rendre l’espace public plus respirable, les villes luttent notamment contre les îlots de chaleur urbains : ce phénomène nocturne fait que, contrairement à la campagne, où une partie du rayonnement solaire reçue est consommée lors de l'évapotranspiration des végétaux, en ville, elle est stockée par les matériaux qui gardent la chaleur pendant la nuit. Les bâtiments ont donc du mal à se rafraîchir. Dans le contexte du réchauffement climatique, les canicules sont amenées à être plus longues et intenses, et les îlots de chaleur urbain plus accentués, entraînant l’inconfort des habitants.

Et cela concerne bon nombre d'entre nous ! D’après l’Insee, 9 Français sur 10 vivent dans l’une des 699 aires d’attraction des villes (dont 63% dans les 14 très grandes aires d’attraction des villes de plus de 700 000 habitants). Il s’agit d’ensembles de communes, d’un seul tenant et sans enclave, qui définit l’étendue de l’influence d’un pôle de population et d’emploi sur les communes environnantes, cette influence étant mesurée par l’intensité des déplacements domicile-travail, selon l’Insee.

Si l’on dézoome un peu, à l’échelle de la planète, on estime qu’en 2050, environ deux tiers de la population mondiale vivra dans les zones urbaines (contre 55% en 2018, selon l’OCDE). 
 

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Crédit Météo France

Des arbres pour climatiser les villes

Les villes trop minérales sont inconfortables l’été, mais elles sont aussi pour certaines à risque en matière d’inondations tout au long de l’année. Sans jouer les Cassandre, le rapport du GIEC de 2022 estimait que les inondations, causées notamment par le débordement d’un cours d’eau ou le ruissellement des eaux de pluies qui ne s’infiltrent plus dans le sol, augmenteraient dans les villes françaises dans les années à venir (et c'est bel et bien le cas !). La loi Climat et résilience d'août 2021 a posé un objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) à l’horizon 2050, visant à ralentir et compenser l’artificialisation des sols. Mieux prendre en compte les conséquences pour l’environnement lors de la construction et l’aménagement des sols est un exercice d’équilibre nécessaire mais difficile, puisqu’il faut aussi satisfaire les besoins en matières de logements et d’infrastructures.

Contre la surchauffe urbaine et les inondations, le groupe Caisse des Dépôts finance, quand cela est possible, des solutions fondées sur la nature lorsque celles-ci entraînent des co-bénéfices sociétaux et sur la biodiversité. L’exemple de la végétalisation des villes pour rafraîchir l’air est bien connu des urbains. Ces solutions simples peuvent se compléter. Parmi elles, la renaturation, en aménageant des parcs, en végétalisant les toits ou les cours d’écoles, permet par exemple de lutter contre les îlots de chaleurs. Cela paraît logique, mais ça va mieux en le disant : les arbres sont les meilleurs climatiseurs des villes ! En outre, leur présence seule limite l’artificialisation des sols.

Pour favoriser l’infiltration des eaux fluviales dans les sols, justement, la désimperméabilisation des sols et la restauration des milieux aquatiques sont privilégiées. La restauration des zones humides, essentielles pour stocker le CO2, peut par exemple réduire le risque d’inondations. Une autre option consiste à retrouver le lit d’origine d’une rivière afin de détourner l’eau des habitations et des bâtiments publics, comme cela a été fait à Morlaix. Cette ville du Finistère, traversée par deux cours d'eau sujets aux crues, a fait de la réduction du risque inondation un enjeu primordial du réaménagement de son cœur de ville. 

Des solutions fondées sur la nature pour renforcer l’adaptation de tous les territoires au changement climatique et préserver ou restaurer leur biodiversité : c’est l’ambition du programme Nature 2050, porté par CDC Biodiversité avec le fonds Nature 2050. Dans les zones urbaines, réintégrer la nature doit permettre de faire baisser les températures, améliorer la qualité de l’air, tout en luttant contre les inondations, et en limitant la disparition de la biodiversité. Cette réintroduction de la nature est mise en place en priorité dans des bâtiments publics, comme dans ces deux collèges des quartiers Nord de Marseille. Ce projet, porté par l’association Le Paysan Urbain, renforce non seulement la trame verte urbaine, mais sert aussi à sensibiliser les habitants des quartiers populaires aux enjeux de biodiversité. En plus des plantations d’essences locales, le projet inclut un jardin potager pédagogique, animé chaque semaine avec les élèves.

Prendre le réflexe de l’adaptation, c’est interroger les conditions d’évolution du climat pour chaque projet, c’est un prérequis pour éviter les risques de maladaptation. Et ainsi, aboutir à des solutions qui ne reposent pas nécessairement sur des solutions technologiques. L’enjeu est surtout de penser d’abord à l’usage pour pouvoir innover dans les solutions proposées.

Laurence Roux

responsable ingénierie territoriale à la Banque des Territoires

Penser l’adaptation contre les inondations

A Cahors, la zone commerciale historique a subi d’importantes crues en 1996 puis 2010. Dans cette zone qui est l’une des principales portes d’entrée de la ville, le plan de prévention des risques inondation a préféré éviter toute construction nouvelle. Mais il n’était pas envisageable pour autant de laisser la zone se dégrader. Le projet partenarial d’aménagement, signée par le Grand Cahors, des acteurs locaux et d’Etat, dont la Banque des Territoires, prévoit notamment l’élargissement du lit de la rivière qui passe sous la zone commerciale ; un programme de démolitions-reconstruction doit aussi permettre aux entreprises et aux commerces de poursuivre leur activité à l’abri des risques. Un pan prévoit en outre la renaturation du site et la réorganisation des mobilités, afin d’encourager les mobilités douces et mieux connecter la zone avec le centre-ville, redynamisant au passage le cœur de ville.

Pour profiter de la fraîcheur en sortant de chez soi, certaines collectivités communiquent leurs cartes d’accès à la fraîcheur pour les périodes de fortes chaleurs. C’est le cas de Plaine Commune, établissement public territorial regroupant huit villes et une commune de Seine-Saint-Denis, qui recense sur son site internet les différents points de fraîcheur de ses villes : parcs (avec horaires d’ouverture), piscines, brumisateurs, fontaines ou encore points d’eau potable sont répertoriés.

Quant à Paris, la capitale a voté quatre plans environnementaux et urbains pour faire face au changement climatique. Il s’agit notamment de créer des forêts urbaines afin de revégétaliser la ville, de miser sur les énergies renouvelables produites en partie localement pour réduire l’empreinte carbone, de transformer d’anciens bureaux en logements, ou encore de mieux former la population à la résilience. Le plan local d’urbanisme bioclimatique, premier du genre à Paris, prévoit notamment de désimperméabiliser 40% du territoire d’ici à 2050, de privilégier la réhabilitation à la démolition, tout en valorisant le patrimoine.
 

Paris à 50°C

 

Un exercice grandeur nature mis en place avec des professionnels et des habitants, pour préparer les crises sans qu’elles ne soient anxiogènes

 

Repenser collectivement nos façons de bâtir

Peut-on encore construire ou rénover des immeubles sans intégrer systématiquement des protections et occultations solaires ? Comment généraliser la ventilation naturelle traversante, particulièrement nocturne ? Comment envisager une rénovation énergétique efficace, qui permettrait une meilleure isolation thermique l’hiver tout en prenant en compte le confort d’été, afin d’éviter que les murs n’emprisonnent la chaleur toute l’année ? Le collectif Nos villes à +50°C veut repenser l’ensemble des pratiques, de la conception à la vie dans les bâtiments. Co-fondé par Seqens et CDC Habitat, il rassemble des collectivités, bailleurs sociaux, promoteurs, maîtres d’ouvrage, ou encore entreprises générales, afin d’accélérer la mise en œuvre de solutions d’adaptation. Le collectif se veut un « booster de l’adaptation aux vagues de chaleur » : les acteurs mettent en commun leurs expérimentations sur ces questions, afin de constater ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins bien, de partager leurs retours d’expériences et de généraliser les bonnes pratiques. Cela évite de réitérer des tests non-concluants pour gagner en efficacité et en temps. Le collectif vient d’ailleurs de lancer un appel à manifestation d’intérêt pour tester et valoriser, via le réseau, des solutions concrètes.

Pour préparer nos territoires à +4°C et donc à des aléas plus fréquents (canicules, inondations, retrait-gonflement des argiles), il est essentiel d'adapter l'ensemble du parc bâti et leur environnement. Dans un contexte de demande croissante en logement et dans la mesure où l'essentiel des logements de 2100 sont déjà existants, il s'agit collectivement d'agir dès à présent pour préserver la qualité d'usage et du cadre de vie.

Pascal Berteaud

Directeur Général du Cerema, engagé dans le collectif Nos villes à +50°C

Et si on allait voir ailleurs ?

Bien avant la prise de conscience des effets du réchauffement climatique, les territoires n’étaient pas égaux devant les vagues de chaleur. Il suffit d’observer les habitations des villes méditerranéennes ou du sud de la France pour découvrir des solutions architecturales qui pourraient être dupliquées dans d’autres parties du pays – comme les pièces traversantes pour maximiser les courants d’air, afin d’atténuer les effets de la chaleur.

De la même manière que nous adaptons le choix de nos vêtements à la chaleur, les villes peuvent s’habiller pour s’adapter : à la manière de la Grèce dont les habitations sont recouvertes de chaux, l’entreprise Cool roof (littéralement « toit frais »), soutenue par Bpifrance, propose des revêtements qui reflètent la lumière, et donc, la chaleur. Les objectifs sont multiples et liés : améliorer le confort thermique des bâtiments, diminuer l’utilisation de la climatisation et réduire ainsi l’impact sur l’environnement : on est à la fois dans l’adaptation et l’atténuation.

Autre exemple venu du sud : l’habillage des souks, ces dispositifs d’ombrages des marchés couverts des pays arabes, qui sont répliqués depuis l’été 2023 à Rennes avec le dispositif éphémère artistique « ciel de rue ». Ce plafond coloré a été mis en place pour réduire l’ensoleillement direct, dans des rues commerçantes parmi les plus chaudes et qui pouvaient difficilement être végétalisées du fait de leur configuration.

Enfin, prendre en compte ce qui fonctionne sans aller voir trop loin, c’est aussi regarder du côté… de la nature et de la science. Comme avec l'architecture bioclimatique, une discipline qui étudie les interactions entre le bâtiment, le climat et son environnement afin de maximiser le confort et réduire la consommation d'énergie.

Améliorer l’existant

 

C’est justement parce que la plupart des logements de demain existent déjà que l’adaptation est la clé : 80% de la ville de 2050 est déjà construite aujourd’hui (Christine Leconte et Sylvain Grisot, Réparons la ville !). Dans cette optique, CDC Habitat a adopté un Plan stratégique Climat, afin de gérer son patrimoine de plus de 560 000 logements à la lumière des risques climatiques actuels et à venir. Ce plan comprend un volet atténuation de l’empreinte carbone et un volet adaptation au changement climatique. Ce dernier s’appuie sur une cartographie d’exposition et de vulnérabilité du patrimoine, ainsi que sur un outil de diagnostic de performance de la résilience des bâtiments, auxquels est associé un catalogue de préconisations. Il est donc possible de saisir une adresse pour connaître son exposition aux aléas climatiques, ainsi que la vulnérabilité du bâtiment.

Si les gros travaux de rénovation peuvent comprendre l’isolation par l’extérieur des logements collectifs, ainsi que l’ajout de volets pour les immeubles anciens qui n’en sont pas pourvus, des solutions de plus petite envergure sont aussi encouragés par le bailleur, comme l’installation de brasseurs d’air au plafond, qui, s’ils ne refroidissent pas la pièce, donnent une sensation de confort, et évitent l’effet dévastateurs des climatisations sur la planète.

Du côté des résidences sociales et structures d’hébergement Adoma, l’installation de brasseurs d’air est désormais prévue dans les nouveaux projets de logements, locaux communs et bureaux. Un marché vient aussi d’être passé pour la fourniture et l’installation de films occultant sur les vitres des locaux dont l’ensoleillement est trop important.
 

Nous avons beaucoup à apprendre des bonnes pratiques des villes du sud. Nous n’aurons pas le temps d’innover partout, le but est de trouver des solutions qui puissent être mises en place dans tout type de ville. Des stores et une ventilation au plafond, c’est déjà de l’adaptation !

Marine Bonnard

cheffe de projets atténuation et adaptation des territoires à la Banque des Territoires

 

CDC Habitat souhaite abaisser l’empreinte carbone de son parc de logements à 15 kg d’émissions de CO2 par m² et par an d’ici 2030 (contre 21 kg à fin 2023).

 

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Crédit Préfecture de région Normandie Seine-Martime

En Gironde, c’est le phénomène du retrait-gonflement des sols argileux qui est particulièrement observé. Il entraîne une variation du volume des terrains argileux superficiels : le sol se gonfle lorsqu’il est très humide, mais se rétracte en cas de sécheresse – un phénomène amplifié par le réchauffement climatique. Ces variations sont lentes mais peuvent atteindre une amplitude assez importante pour provoquer des fissures sur les bâtiments. La cartographie des risques permet de renforcer, au niveau local, la connaissance du patrimoine et d’arbitrer les travaux d’adaptation. 

 

 

La boîte à outils de l’adaptation de la Banque des Territoires

Création d’îlots de fraicheur, désimperméabilisation des sols, transports climatisés… les solutions existent, encore faut-il en avoir connaissance et, pour les collectivités, activer le levier qui permettra d’obtenir les financements nécessaires à leur mise en place. La Banque des Territoires, fidèle à son rôle d’accompagnement des acteurs territoriaux dans l’élaboration et le déploiement de leurs projets d’avenir, a mis en place un catalogue de solutions à destination des collectivités.
 

 

 

Recycler les bâtiments

Améliorer, c’est aussi tirer parti du bâti actuel pour le recycler, afin de répondre aux besoins actuels et à venir. Ainsi à Toulouse, une ancienne clinique construite en 1955 et inoccupée depuis 2020 va renaître sous la forme… d’une résidence intergénérationnelle, « Le Parc ». Icade Promotion, Novaxia Développement et Imring vont transformer ce bâtiment devenu obsolète et classé passoire thermique, en une résidence de 9 162 m² à destination des étudiants, des familles et des seniors. Les lieux ne perdront pas tout à fait leur vocation médicale, puisque 400 m² de cabinets de consultation viendront compléter l’offre de la maison médicale mitoyenne.

Pour cette renaissance, 55% de l’infrastructure existante sera conservée. Des équipements existants tels que des pompes à chaleur et faux plafonds seront réemployés, et 590 m² d’espaces verts paysagers ainsi que des toitures végétalisées seront créés, renforçant la présence de la nature en ville sur un site autrefois totalement artificialisé.
 

 

Avant / après : la métamorphose d'un immeuble des années 1980

 

De l’extérieur, la transformation est flagrante. L’immeuble de bureaux Le Cologne, situé dans le parc Icade Orly-Rungis près de Paris, a fait peau neuve afin de préserver le confort de ses occupants et mieux répondre aux enjeux du changement climatique : il est adapté à un scénario à +4°C.

Vision 3D de la future résidence Le Parc à Toulouse.

Icade

Crédit © Icade

Crédit Icade

- Les anciennes façades, quasiment entièrement vitrées, intègrent désormais des murs de brique de 24 cm d’épaisseur associés à de la laine de roche. Objectif : préserver la température intérieure et permettre une meilleure isolation par l’extérieur. 

- Le toit a été recouvert d’une membrane blanche, pour une meilleure réflexion solaire et une meilleure étanchéité du bâtiment.

- A chaque étage, l’immeuble a été équipé de l’innovation Primatice développée par I.C. Entreprises : ce système de plafond rayonnant sans eau, qui utilise l’air comme vecteur d’énergie pour le chauffage et la climatisation, permet de réduire la consommation de ressources et contribue à la décarbonation du bâtiment, tout en améliorant le confort des usagers.
 

Et maintenant ?

Les solutions pour s’adapter et lutter contre le réchauffement climatique peuvent être mises en place à différentes échelles. Des petits travaux – stores et brasseurs d’air – aux aménagements nécessitant de plus gros investissements, les solutions ne manquent pas. Mais encore faut-il les connaître, et savoir ce qui est le plus adapté à une région ou un bâtiment donné. Le site Plus fraîche ma ville, dédié aux élus et agents « qui rafraîchissent durablement leur collectivité », a été pensé par l’Ademe pour montrer un éventail de problématiques et de solutions.

Les différents échelons – local, national – doivent cependant fonctionner en synergie afin d’assurer la cohérence de leurs politiques publiques notamment en matière d’adaptation. S’adapter, c’est enfin plus facile lorsque l’on connaît les causes et les conséquences du réchauffement climatique : l’information et la mobilisation des citoyens, en leur permettant de participer à des actions, est une des clés pour les embarquer dans les stratégies d’adaptation de leurs territoires.

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